Histoire de la loge

 

Au début du 19eme siècle, la saga révolutionnaire tout comme le despotisme impérial marquent les esprits de l'époque. Les Francs-Maçons sont inévitablement sensibles aux mutations survenues dans la pensée collective nationale. Au Grand Orient de France, les résurgences mystiques et les orientations crypto-religieuses s'estompent au profit d'un rationalisme hérité de la Philosophie des Lumières. La Maçonnerie d'Ancien Régime, héritière d'une tradition ésotérique, cède le pas à une Maçonnerie novatrice plus axée sur l'action libérale, la conquête des droits civiques et politiques, l'émancipation de l'Homme et du Citoyen.

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Reconnaissons aux douze frères qui, le 8 février 1824, reçurent patentes de l’Obédience un courage certain et une indépendance d’esprit peu commune pour oser défier, publiquement, la politique rétrograde des Ultras et la volonté d’un souverain, Charles X, qui proclamait ouvertement qu’en plus de vingt-cinq ans d’exil “il n’avait rien oublié ni rien appris” !

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la Loge a participé à tous 1es grands combats qui ont marqué notre société des XIX° et XX° siècles : elle communia, avec ferveur, à la formidable espérance née du “Printemps des Peuples”, et l’échec de la Seconde République la frappa douloureusement. Elle reprend ses travaux avec force et vigueur lorsque le Second Empire se libéralise, collaborant avec enthousiasme à l’éducation et à la formation du Peuple : son œuvre mutualiste et sociale en atteste.

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L’avènement de la III° République marque, tout à la fois, sa maturité et le triomphe de son idéal humaniste ; la Loge donna à la cité plusieurs premiers magistrats et de nouveaux édiles municipaux, à la Nation, des sénateurs et des députés. Surtout, elle lutte sans relâche pour le triomphe de la LAICITÉ, pour la reconnaissance, pleine et entière, de l’école de la République, creuset dans lequel doivent se former les hommes libres et les citoyens.

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La LIBERTÉ - au même titre que l’Égalité et la Fraternité - ne sera pas un vain mot pour les frères des “Arts Réunis” : sur les champs de bataille des deux conflits mondiaux, elle paiera lourdement l’impôt du sang et lorsque les ténèbres du fascisme recouvriront le territoire national, les Lumières de la Loge continueront - malgré tous les dangers à indiquer aux Frères, comme au monde des profanes, le chemin de l’espérance et de la victoire.

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L'histoire de la Loge est ainsi bâtie sur le témoignage de l’action d’hommes de générosité et de sacrifice, héritage sacré que tous les Frères grenoblois du Grand Orient de France conservent, silencieusement, au plus secret de leurs pensées, au plus profond de leur cœur. Fierté d’être les héritiers de ces nobles Anciens, mais aussi, et avant tout, Exemple, Exhortation à poursuivre l’œuvre et... si faire se peut, aller au-delà, toujours plus loin dans la voie de la Justice et de la Fraternité. De L’Amour Fraternel avant tout, car nos Frères de jadis étaient mus par ce “goût de l’homme sans lequel la vie ne serait qu’une immense solitude”, ainsi que l’écrit A. Camus.